Le changement d’échelle de ces élections départementales déboussole des électeurs au civisme en berne. Attention à l’élimination même si les candidatures ne se sont pas multipliées.
Avec une moyenne de duos un peu supérieure à quatre, le nouveau système des élections départementales n’a pas provoqué une inflation des candidatures. Le temps de l’édile local incontournable dans son canton a vécu. Une bonne raison pour les électeurs, dont le premier centre d’intérêt n’était pas l’élections cantonale (44 % de participation au plan national en 2011), d’oublier ce premier tour de l’élection départementale. Ils ont tort car ils risquent de se retrouver avec un choix par défaut au deuxième tour. Pour cette élection des 22 et 29 mars où l’on élit un homme et une femme dans les 19 nouveaux cantons du département, il faudra réunir 12,5 % des inscrits pour se qualifier automatiquement pour le second tour. Si comme on nous l’annonce la participation n’excède pas 40 % de votants, c’est plus de 30 % des suffrages exprimés qu’il faudra rassembler pour se qualifier, ce qui exclut l’éventualité d’une triangulaire au deuxième tour, même si dans le Cher on a le choix entre quatre duos dans la plupart des cantons. Une logique qui semble avoir échappé aux candidats de droite du canton de Saint-Amand puisque trois duos sont sur la ligne de départ face au PS, au Front de Gauche et à l’extrême droite. Il risque d’y avoir des pleurs et des grincements de dents au soir du 22 mars.
Les sénateurs se tiennent à l’écart
Contrairement à ses voisins de l’Indre le FN n’a pas trouvé de candidats à présenter dans tous les cantons. L’extrême droite est absente des cantons 2 et 4 de Bourges. C’est évidemment le canton 2 qui sera l’objet de toutes les analyse avec le duel Jean-Michel Guerineau (Front de Gauche) Irène Félix (Parti Socialiste) déjà rivaux lors des dernières élections municipales, qui siègent par ailleurs côte à côte au conseil général. Il s’agira bien dans ce canton du troisième tour des municipales puisque, face aux deux sortants de gauche, les deux duos de droite représentent les deux tendances qui se déchirent au sein de la majorité de l’actuel conseil municipal.
La gauche peut espérer conserver les cantons d’Avord, Bourges 1-2-3, La Guerche, Charost, Saint Doulchard et les deux cantons de Vierzon. Il lui en faudra deux de plus pour que Jean-Pierre Saulnier reste président du futur conseil départemental. Alors, Saint-Martin d’Auxigny, Trouy, Saint-Germain du Puy malgré l’absence de Maxime Camuzat ? Ca ne parait pas utopique, en revanche bien malin celui qui pourra faire des pronostics sur les deux cantons recomposés de Mehun, où aucun des deux sénateurs du Cher François Pillet et Rémi Pointereau n’est candidat et surtout Châteaumeillant qui réunit trois cantons de droite et un de gauche.
Reste le cas de Sancerre fief UMP, qui a récupéré les cantons de Léré et Vailly représentés à l’assemblée départementale par des conseillers de gauche. Et si le Front National mettait tout le monde d’accord ?
Pierre Belsoeur